L’investissement, une préoccupation de quinquagénaires en costume-cravate ? Pas du tout : il n’est jamais trop tôt pour commencer à investir ! En effet, plus on commence tôt, plus le capital obtenu à terme sera important, notamment grâce à la magie des intérêts composés. Et l’on peut également bénéficier d’avantages fiscaux, particulièrement intéressants sur le moyen terme…
Mais à chaque âge ses préoccupations et ses moyens potentiels ! On n’investit évidemment pas de la même façon quand on est étudiant ou quand on est bien installé dans sa vie professionnelle. De 20 à 60 ans (et plus), découvrez quels placements privilégier selon votre âge et votre situation.

visuel : investir 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans, V2

De 20 à 30 ans : l’entrée dans la vie active

Entre 20 et 30 ans, on finit généralement ses études et/ou on rentre dans la vie active. A cette période, on pense plus à profiter de la vie qu’à épargner, et encore moins à investir… Pourtant, c’est l’âge idéal pour commencer à mettre en place de bonnes habitudes !

Pour se constituer un capital, on peut commencer par allouer 5 à 10% de ses revenus à l’investissement (n’oubliez pas, avant toute chose, de vous constituer une épargne de précaution, équivalente à 3 mois de salaire minimum). Bien évidemment, chaque situation est différente et tout le monde ne peut pas fournir un tel effort. Mais le fait d’établir un budget (et de s’y tenir) devrait pouvoir vous y aider !

Les placements à privilégier : Prenez l’habitude d’investir l’argent dont vous n’avez pas besoin à court et moyen terme. En effet, les placements garantis (Livret A, etc.) finissent par vous faire perdre de l’argent à cause de leur rendement faible, qui ne parvient pas à couvrir l’inflation.

Ouvrez une assurance-vie dès que possible : ce placement vous permet d’être libre de vos versements et l’argent déposé reste disponible à tout moment. Vous pouvez, en outre, varier vos investissements : actions, obligations, parts de SCPI, ETF*… Or, la diversification est la clé pour limiter les risques de pertes.

De 30 à 40 ans : le début des grands projets

Dans cette tranche d’âge, la vie active est bien lancée et les grands projets commencent. De nouvelles problématiques entrent alors en jeu : préparation de la retraite, acquisition de la résidence principale et/ou investissement immobilier locatif, protection de sa famille…

C’est le moment de dynamiser ses investissements en ouvrant un PEA (pour investir sur les marchés financiers) ou un PER (pour préparer sa retraite).

Un autre placement à privilégier, si ce n’est pas déjà fait, est l’assurance-vie. Il vous permet en effet de vous constituer un capital sur le long terme, à titre de protection ou en vue d’un projet spécifique (achat immobilier, voyage, transmission, retraite…).

Les placements à privilégier : L’acquisition de sa résidence principale, qui permet de se protéger sur le long terme. Le saviez-vous ? En moyenne, les Français deviennent propriétaires de leur résidence principale à 32 ans.

Si vous ne le souhaitez pas ou si votre situation ne le permet pas, pensez toutefois à profiter de l’effet de levier du crédit pour investir dans l’immobilier locatif : location meublée en LMNP ou dispositif Pinel (qui prendra fin au 31 décembre 2024), par exemple. Un tel investissement vous permet de vous constituer un patrimoine et de bénéficier d’avantages fiscaux.

Autre option à considérer : la “pierre-papier” et l’acquisition de parts de SCPI ou d’OPCI*, qui permet de se constituer un patrimoine immobilier à moindres frais.

Ayez en tête que la SCPI est un placement de long terme, qu’il faut acquérir dans une optique de diversification de son épargne et que les risques existent, notamment de perte en capital. La durée de placement minimale recommandée est en moyenne de 10 ans.

De 40 à 50 ans : objectif préparer sa retraite

Certes, à cet âge, on est encore loin de la retraite. Cependant, il est important de commencer à s’en préoccuper, en prévision de l’inévitable baisse des revenus qui l’accompagne (de 25 à 50% selon les situations).

Dans ce cadre, on privilégie l’immobilier (physique ou pierre-papier), véritable rempart contre l’inflation. A ce titre, l’investissement en SCPI permet d’investir dans une multitude de secteurs, en France ou même à l’étranger, pour un faible ticket d’entrée (il faut généralement compter 1 000 euros). En 2022, le rendement moyen des SCPI a été de 4,53%, selon l’ASPIM (Association française des sociétés de placement immobilier).

Les placements à privilégier : Si ce n’est pas déjà fait, on ouvre tout de suite un Plan d’Epargne Retraite (PER) ou une assurance-vie pour préparer sa future retraite. A noter : la possibilité d’une sortie en rente ou en capital pour ces deux placements. Concernant l’assurance-vie, on bénéficie d’un abattement annuel sur les intérêts de 4 600 euros pour une personne seule ou 9 200 euros pour un couple, après 8 ans de détention. Autre avantage : avant 70 ans, les sommes transmises sont exonérées de droits de succession jusqu' à 152 500 euros par bénéficiaire.

Notez que l'investissement sur les supports en unités de compte supporte un risque de perte en capital puisque leur valeur est sujette à fluctuation à la hausse comme à la baisse dépendant notamment de l'évolution des marchés financiers. L'assureur s'engage sur le nombre d'unités de compte et non sur leur valeur qu'il ne garantit pas.

A partir de 50 ans, 60 ans ou plus : transmission, réduction de la fiscalité… L’émergence de nouvelles problématiques

C’est la période où l’on commence à aborder certains sujets, comme la transmission d’un patrimoine, le départ en retraite ou encore l’optimisation de sa fiscalité.

On continue donc à alimenter son assurance-vie et on choisit avec attention, si ce n’est pas encore fait, le ou les bénéficiaires. On veille aussi à verser régulièrement de l’argent sur un placement spécifique (PER, assurance-vie, Plan d’Epargne Entreprise...) en prévision de sa retraite.

Enfin, si l’on est à la tête d’une entreprise, on prend rendez-vous avec un conseiller en gestion de patrimoine pour découvrir les options qui s’ouvrent à nous en termes de succession.

Les placements à privilégier : C’est le moment idéal pour diversifier ses investissements. Parts de FIP ou de FCPI (Fonds d’Investissement de Proximité / Fonds Communs de Placement dans l’Innovation), souscription à une SOFICA (Société de Financement du Cinéma et de l’Audiovisuel), acquisition d’actions via un PEA ou un PEA-PME… Tous ces placements permettent d’investir dans l’économie réelle et d’obtenir un avantage fiscal. Ayez toujours en tête que votre capital n’est pas garanti, puisqu’il doit être investi en actions ou en fonds actions. Ces produits sont par nature risqués et peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse, présentant donc un risque de perte en capital.

On pense également aux SCPI en démembrement, qui permettent de séparer les parts de SCPI en usufruit et nue-propriété. Pendant la durée du démembrement, l'usufruitier perçoit les fruits (= les revenus) et paie les impôts correspondants. Le nu-propriétaire, quant à lui, acquiert les parts avec une décote mais ne bénéficie d’aucun revenu et ne paie aucune charge. Au terme du démembrement, la pleine propriété des parts est récupérée par le nu-propriétaire, qui en perçoit la totalité des revenus.

Gardez à l’esprit qu’en cas de démembrement, les possibilités de retrait ou de cession des parts sont limitées. Il est donc conseillé aux porteurs de parts démembrées de conserver leurs droits pendant toute la période de démembrement.

Vocabulaire

ETF (acronyme de Exchange Traded Funds) : aussi appelés trackers, ces fonds cherchent à suivre le plus fidèlement possible l’évolution d’un indice boursier, comme le CAC 40 par exemple.

SCPI (acronyme de Société Civile de Placement Immobilier) : il s’agit d’une société de gestion qui investit dans des actifs immobiliers (bureaux, commerces, établissements de santé…) et collecte de l’argent auprès d’investisseurs particuliers. Ces derniers reçoivent, en contrepartie, des revenus fonciers (non garantis).

OPCI (acronyme de Organisme de Placement Collectif Immobilier) : ce fonds collecte des capitaux auprès des épargnants, qui sont investis dans des actifs immobiliers. A la différence des SCPI, le fonds doit détenir au moins 60% d’actifs immobiliers, le reste étant constitué de valeurs mobilières et de liquidités, pour faciliter les retraits.