Investissement : comment placer 1 000, 10 000 ou 100 000 euros ?

Qui a dit que l’investissement était réservé aux plus aisés ? Contrairement à certaines idées reçues, il existe des supports de placement adaptés à tous les portefeuilles.

Quel que soit le montant dont vous disposez (1 000, 10 000, 100 000 euros ou plus !), plusieurs solutions vous sont accessibles pour faire fructifier cette somme… ou la sécuriser.

Voici un tour d’horizon des solutions disponibles et non exhaustives pour placer 1 000, 10 000 et 100 000 euros.

Où placer 1000 euros ?

Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI)

Les SCPI sont des sociétés qui ont pour objet l’acquisition et la gestion d’un parc immobilier locatif, dans des secteurs divers : bureaux, cliniques, centres commerciaux, etc.
Par exemple, une SCPI qui opère dans le secteur de la santé va gérer des cliniques, des laboratoires ou des cabinets médicaux. En tant qu’investisseur, vous détenez des parts qui vous permettent de percevoir de potentiels revenus à hauteur du montant investi.
L’avantage : contrairement à un investissement immobilier classique, vous ne vous occupez de rien, en contrepartie bien sûr de frais de gestion ! En outre, la SCPI est un placement qui offre à ses investisseurs la possibilité de revendre leurs parts s’ils le souhaitent avec cependant une liquidité moindre (produit non-côté).

Last but not least, les loyers des SCPI sont indexées sur l’inflation. Cela en fait le placement intéressant pour contrer les effets négatifs de l’inflation.

La plupart des SCPI sont accessibles dès quelques centaines d’euros (203 à 1045 euros la part en moyenne pour les SCPI Moniwan), ce qui constitue un faible ticket d’entrée. En 2022, selon l’Aspim, le taux de distribution des SCPI s’est élevé à 4,5%* en moyenne. Une belle performance, qui ne préjuge évidemment pas de celles à venir. Comme pour tout investissement, les SCPI présentent des risques de perte en capital. Pour rappel, les revenus ne sont pas garantis et dépendent de l’évolution du marché immobilier.

Les parts de SCPI sont des supports de placement à long terme et doivent être acquises dans une optique de diversification du patrimoine. La durée de placement minimale recommandée est en moyenne de 10 ans.

Le crowdfunding

Si vous ne savez pas où placer vos 1 000 euros, le crowdfunding (ou financement participatif) peut être une solution intéressante. Il s’agit, en tant qu’investisseur particulier, de financer un projet via une plateforme digitale spécialisée. Outre le crowdfunding en don ou le crowdfunding immobilier, qui consiste à donner de l’argent à une entreprise pour l’aider à mener à bien un projet sans rien attendre en retour, il existe plusieurs types de financement participatif qui permettent d’accéder à des potentiels rendements :

• Le crowdlending : vous prêtez de l’argent à une entreprise qui vous rembourse la somme investie, augmentée des intérêts.
• Le crowdequity : vous investissez dans une entreprise en acquérant des parts et en devenant ainsi son actionnaire.

Ce type de placement comporte néanmoins des risques de perte en capital, de liquidité et opérationnels. En effet, en cas de défaut de paiement ou de défaillance de l'émetteur (la PME), vous aurez un rendement moins élevé et pourriez perdre tout ou partie de votre investissement. De plus, la revente de vos titres pourrait prendre du temps en cas de besoin rapide de trésorerie. Enfin, les risques opérationnels propres à chaque entreprise financée peuvent entrainer la perte totale ou partielle des sommes investies.

Alors SCPI ou Crowdfunding ? Le crowdfunding immobilier et les SCPI sont deux modes d’investissement qui reposent sur le principe de la mutualisation des fonds. Mais les SCPI avec une seule souscription permettent d’accéder à une variété de biens immobiliers. C'est une solution de placement diversifiée avec un risque modéré. À l'inverse, le crowdfunding permet d'investir dans un seul projet immobilier à la fois et est par conséquent plus risqué.

Les marchés boursiers

La Bourse est bien plus accessible qu’on ne le pense ! Avec 1 000 euros, vous disposez déjà d’une belle somme à investir. La méthode la plus simple consiste à se tourner vers les ETF, aussi appelés trackers.
Ce sont des fonds composés d’un ensemble d’actifs qui répliquent les variations d’un indice boursier (comme le CAC 40). Investir dans des ETF permet d’acheter des dizaines, voire des centaines de titres différents en une seule transaction, et donc de répartir les risques sur différents supports.
Par exemple, l'ETF MSCI World permet d’investir dans des actions du monde entier. On peut utiliser comme support un Plan d’épargne en actions (PEA), une assurance-vie ou un compte-titres.

Alors SCPI ou ETF ? Les ETF sont plus volatiles que les SCPI avec des gains beaucoup moins stables. Les ETF ne peuvent être acquis à crédit contrairement aux SCPI.

Pour rappel, les cours des actions et des obligations sont soumis à d’importantes fluctuations et votre portefeuille pourrait perdre de sa valeur subitement. Il existe également le risque de crédit qui concerne surtout les obligations (l’émetteur se retrouve dans l’incapacité de rembourser ses créanciers).

Une solution sans risque

Les livrets réglementés, qu’il s’agisse du Livret A, du LDDS, du LEP (ouvert aux ménages les plus modestes) ou encore le Livret Jeune, réservé aux moins de 25 ans.

Quels placements pour investir 10 000 euros ?

Les SCPI

Nous vous renvoyons à la partie “Quels placements pour investir 1 000 euros ?”. Avec une enveloppe de 10 000 euros, toutes les SCPI vous tendent les bras !

Les produits structurés

Les produits structurés sont des produits financiers non cotés qui peuvent être souscrits au travers d’une assurance-vie, d’un PEA, d’un PER ou encore d’un compte-titres. Relativement complexes, ces produits permettent cependant de limiter les risques en faisant l’objet (pour certains) d’une garantie en capital (le capital est garanti uniquement jusqu’à l’échéance finale du produit). Le contexte économique marqué par l’inflation leur est, par ailleurs, favorable.

De manière synthétique, les produits structurés permettent aux investisseurs de se positionner sur un actif sous-jacent : ce peut être une action, un indice boursier, une obligation, etc. Le sous-jacent est l’instrument auquel se réfère le produit structuré.

Un produit structuré fonctionne sur une durée limitée dans le temps. Sa rémunération est définie à l’avance : il peut s’agir d’un rendement trimestriel ou annuel, délivré sous forme de coupons, ou d’une prime de remboursement à l’échéance.

Ce produit est ainsi soumis à des risques de perte en capital, de liquidité (la vente d’un produit structuré avant son échéance est souvent plus difficile que celle d’autres supports financiers), lié au sous-jacent (si le sous-jacent évolue défavorablement, la valeur du produit évoluera à la baisse) et de défaut de l’émetteur (l’investisseur peut perdre tout ou partie de son capital investi en cas de défaut de paiement de l’émetteur, garant du capital).

Investir 10 000 euros en Bourse

Une somme de 10 000 euros vous permet de réaliser un bel investissement dans les marchés boursiers. A condition, bien sûr, d’accepter les risques de perte en capital ! Vous pouvez ainsi acquérir des actions françaises ou européennes via un PEA ou une assurance-vie, ou bien privilégier les ETF. Autre option : l’achat d’actions étrangères, à loger dans un compte-titres.

Une solution sans risque

L’assurance-vie en fonds euros ou le Livret A, dont le taux d'intérêt vient d’être revalorisé à 3%. A noter : son plafond est fixé à 22 950 € hors intérêts capitalisés.

Quels placements pour investir 100 000 euros ?

Investir 100 000 euros dans l'immobilier

La pierre est l’un des placements préférés des Français. Il faut dire qu’il s’agit d’un investissement relativement sûr et durable, qui résiste même en temps de crise. Par ailleurs, investir dans l’immobilier permet de se constituer un patrimoine susceptible de prendre de la valeur sur le long terme. A condition de faire les bons choix et de prendre en compte les frais de gestion (réparation, travaux, taxe foncière…) inhérents à ce type d’investissement.

Avec 100 000 euros, vous avez le choix entre mobiliser cet apport pour acquérir un bien immobilier (en vue d’acquérir une résidence principale ou secondaire, ou encore à des fins d’investissement locatif) et vous tourner vers la pierre-papier en acquérant des parts de SCPI. Ce placement vous permet de diversifier votre investissement pour lisser les risques de pertes et de ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier.

Si vous souhaitez réaliser un investissement locatif, pensez à l'option de l’investissement locatif meublé, qui permet de bénéficier du statut de Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP). Fiscalement intéressant, soumis au régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), ce statut permet de bénéficier de divers avantages, en générant notamment des revenus défiscalisés.

A noter qu’il est également possible d’investir dans des ETF immobiliers. Ce type d’ETF vous permet d’investir dans des sociétés foncières cotées en bourse, aussi appelées SIIC (Société d'Investissement Immobilier Cotée). Une alternative aux SCPI.

Ayez en tête que l’immobilier est lui aussi soumis à des risques, notamment de perte en capital.

Pour rappel, les revenus ne sont pas garantis et dépendent de l'évolution du marché immobilier. Il existe aussi un risque de liquidité notamment dans le contexte actuel.

Le private equity

Le private equity, ou capital-risque, consiste pour un particulier à investir dans des actions de sociétés non cotées. L’objectif est de conserver ces participations pendant plusieurs années, avant de les céder et de réaliser une plus-value potentielle. Le private equity comporte des risques de pertes en capital, mais les potentiels rendements sont très attrayants : 11,7% en moyenne par an, mesuré sur un horizon de 15 ans.

On distingue 3 types de fonds de private equity :

• Les FCPR (fonds communs de placement à risques), investis en titres d’entreprises non cotées en bourse à hauteur de 50 % minimum ;
• Les FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation), investis en titres de sociétés innovantes non cotées à hauteur de 60 % minimum ;
• Les FIP (fonds d’investissement de proximité), investis dans des PME régionales non cotées à hauteur de 60 % minimum.

Il est possible d’acquérir des parts de ces fonds via un PEA, un compte-titres ou une assurance-vie.

Les actions et/ou les ETF

Si vous souhaitez placer une partie de vos 100 000 euros, vous pouvez vous tourner vers les marchés boursiers. Qu’il s’agisse de faire du stock picking (sélectionner directement les titres qu’on souhaite détenir, ce qui suppose d’avoir quelques connaissances financières), d’acquérir des ETF ou d’investir dans une assurance-vie en gestion pilotée (ce qui permet de laisser un professionnel gérer ses investissements), il existe forcément une solution qui vous convient ! A noter que dans la gestion pilotée, la part de risque des placements est faite en fonction du profil d’épargnant, des objectifs patrimoniaux et de la perspective de rendement souhaitée.

Placer 100 000 euros sans risque ?

L’assurance-vie en fonds euros, qui présente l’avantage de ne pas avoir de plafond de versement.

Pour rappel, les informations publiées dans cet article ne constituent ni une offre, ni un conseil en investissement.

*Aspim (Association française des Sociétés de Placement Immobilier) : créée en 1975, L'ASPIM est une association à but non lucratif, qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés.