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L’année 2022 n’aura pas été de tout repos. Guerre en Ukraine, inflation (en France, celle-ci s’est élevée à 5,9 % sur an au mois de décembre 2022), crise énergétique… Les chocs se sont succédés, sans toutefois avoir un réel impact sur la croissance annuelle du PIB, qui a atteint 2,6% selon la Banque de France.

Mais en 2023, la plupart des pays ne devraient pas pouvoir échapper à la récession, c’est-à-dire au recul de l’activité économique. Cela aura un effet sur l’épargne des ménages : en effet, dans les moments de récession, les marchés boursiers baissent, et les performances des produits d’épargne sans risque (livrets réglementés, assurances-vie en fonds euros…) sont loin de pouvoir couvrir l'inflation.

Dans ce contexte peu favorable, comment protéger son épargne et réussir malgré tout à faire fructifier son argent ? Voici un panorama (non exhaustif) des différentes solutions qui s’offrent à vous.

Conseil n°1 : Ne pas laisser dormir son argent sur des livrets d’épargne

La pire chose à faire en période de crise économique ? Faire l’écureuil et placer tout son argent sur des livrets bancaires, certes sans risques de perte, mais dont les faibles intérêts ne protègent pas nécessairement de l’inflation. La règle d’or est la suivante : l’argent placé sur un livret d’épargne est nécessaire et ne doit pas être autre chose qu’une épargne de précaution (l’équivalent de 3 à 6 mois de salaire).

Placer toutes vos économies sur des produits sans risque pourrait vous faire à terme, perdre de l’argent ! Pour mieux comprendre, faisons un rapide calcul.

Imaginons que Noémie possède un capital de départ de 5000 € sur un livret bancaire à 2%, et qu’elle y épargne 250 € supplémentaires tous les mois pendant 30 ans. Julien, quant à lui, possède le même capital de départ. Il investit 150 € par mois, sur un produit à 5% de taux de rendement, pendant 30 ans.

Qui aura le plus d’argent à la fin ?

La réponse est simple : c’est Julien, avec un capital cumulé de 143 916 €. Il n’aura pourtant épargné “que” 59 000 €…

Noémie, de son côté, se retrouvera avec un capital cumulé de 131 872 €, alors qu’elle aura épargné chaque mois 100 € de plus. Mais elle n’aura pas profité du couple rendement/risque, selon lequel la rentabilité d’un placement est directement liée à son niveau de risque.

Ainsi, après avoir constitué votre épargne de précaution et si vous avez de l’excédent, et que vous n’avez pas besoin de cet argent à court et moyen-terme, investissez-le sur des supports plus risqués et donc potentiellement plus rémunérateurs. Ce qui nous mène au conseil suivant…

Conseil n°2 : Investir en Bourse

A condition de l’envisager sur le long terme, l’investissement dans les marchés boursiers reste le meilleur moyen de se protéger de l’inflation. Il est ainsi le plus performant sur des longues périodes. Selon l’AMF, sur un horizon de placement de 1988 à 2021, le rendement réel moyen des actions, dividendes réinvestis, est de 6,8% par an. Plus la durée du placement est longue, moins son risque est élevé.

C’est donc un excellent moyen de faire fructifier l’argent dont on n’a pas besoin immédiatement.

Par ailleurs, l’inflation est une opportunité pour certaines entreprises d’améliorer leurs résultats (c’est ce qu’on peut constater aujourd’hui avec les entreprises du secteur de l’énergie, par exemple). Les dividendes qu’elles versent à leurs actionnaires n’en seront donc que plus importants…

Mais attention, les marchés boursiers sont très volatils et les rendements ne sont jamais garantis. Les valeurs acquises peuvent prendre de la valeur, ou en perdre, en très peu de temps. Il faut donc accepter une part de risque, et savoir se libérer de l’aspect émotionnel de l’investissement en Bourse en évitant de paniquer dès que les cours baissent.

Conseil n°3 : Investir dans l’immobilier

La pierre est une véritable valeur refuge, notamment en période de crise. Cela en fait l’un des placements préférés des Français, avec l’or. Il faut dire que ses arguments sont de poids.

Par ailleurs, l’investissement dans l’immobilier peut prendre plusieurs formes. En théorie, il est donc accessible à tous, au travers de :

  • L’acquisition de sa résidence principale ;
  • L’investissement locatif (pour une rentabilité nette qui varie entre 2 à 7 %) ;
  • Le crowdfunding immobilier, qui consiste à participer au financement d'un programme immobilier via une plateforme digitale et à obtenir un rendement ;
  • L’investissement dans une SCPI (Société civile de placement immobilier), aussi appelée pierre papier. C’est l’un des rares produits financiers indexés sur l’inflation. En 2022, selon l’ASPIM, le taux de rendement attendu des sociétés civiles de placement immobilier serait de 4,5%.

Bien évidemment, l’immobilier n’est pas un placement miracle. Les risques existent, comme la perte de capital, ou une liquidité moindre. Quelle que soit la nature de l’investissement choisi, il est donc essentiel de sélectionner ses projets avec soin.

Conseil n°4 : Se lancer dans la stratégie DCA

Connaissez-vous le Dollar Cost Averaging, ou DCA (ou “investissement programmé” en français) ? Cette stratégie d’investissement consiste à investir, de manière régulière, la même somme sur le même support (par exemple : une action, un ETF…). Et ce, quel que soit l'état des marchés.

Au lieu d’investir une somme d’argent aléatoire en une seule fois, à un prix qui ne sera pas forcément optimal, le DCA propose d’investir la même somme à intervalles réguliers. Cela permet d’obtenir un prix unitaire moyen plus intéressant, et de lisser les risques engendrés par les fluctuations des marchés. On peut pratiquer le DCA sur un PEA, une assurance-vie ou une SCPI.

Pour se lancer, on établit un calendrier qui fixe la période sur laquelle on va étaler son investissement (6 mois, 1 an, 5 ans…), la périodicité de ses achats (par exemple : tous les 1ers de chaque mois…), et le montant fixe à allouer (100 euros, 250 euros…).

Conseil n°5 : Investir dans les obligations indexées sur l’inflation (OII)

Depuis quelques temps, les obligations indexées sur l’inflation (OII) connaissent un regain d’intérêt. En effet, elles constituent une bonne protection contre l’inflation, puisque le principal (c’est-à-dire le capital de départ) et les intérêts varient en fonction du taux d’inflation. Cela signifie que lorsque le taux d’inflation est en hausse, la valeur et le coupon (versement périodique d’un intérêt) des OII augmentent. Concernant les risques, le prix des OII peut fluctuer et si les rendements réels augmentent, la valeur de marché d'une OII baissera.

A noter : pour investir dans les obligations indexées sur l'inflation, il est nécessaire de posséder un compte-titres.

Autre option : les fonds obligataires datés, qui sont des fonds communs de placement (FCP) composés d’obligations diverses, dont la date d’échéance est connue à l’avance. En tant qu’investisseur, vous achetez des obligations qui arrivent à échéance à une date fixe et les gardez en portefeuille jusqu’à leur terme. Entre temps, des rendements annuels compris entre 4% et 5% net sont versés. Les fonds obligataires datés sont accessibles dans un certain nombre d’assurances-vie.

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