La gestion de portefeuille oppose historiquement deux grandes approches : la gestion active, qui repose sur l’expertise humaine pour tenter de surperformer le marché, et la gestion passive, qui vise à répliquer fidèlement un indice boursier. En 2025, ce clivage se brouille avec l’essor des ETF actifs. Plus que jamais, le choix d’une stratégie nécessite de comprendre les nouveaux leviers à la disposition des investisseurs.

Les fondamentaux : deux visions de la gestion

La gestion active : sélection, conviction… et performance à démontrer

La gestion active repose sur la capacité d’un gérant à sélectionner les titres les plus prometteurs pour tenter de surperformer un indice de référence. En s’appuyant sur des analyses fondamentales, sectorielles et parfois quantitatives, le gérant ajuste le portefeuille selon sa lecture des marchés et anticipe les évolutions économiques. Cette approche permet de cibler des opportunités spécifiques (comme l’intelligence artificielle ou la transition énergétique) et de réagir plus finement aux rotations sectorielles ou aux chocs conjoncturels.

Mais cette promesse de performance s’accompagne d’un défi : surperformer durablement, une fois les frais déduits. En 2025, les frais de gestion active restent significatifs (1,5 % à 2,5 % par an), ce qui impose au gérant de créer une réelle valeur ajoutée pour justifier son coût. Cette réalité explique en partie l’essor des ETF, qui offrent une exposition aux marchés à moindre coût. Pour l’investisseur, le choix de la gestion active repose donc avant tout sur la confiance dans l’expertise du gérant pour battre le marché dans la durée.

L'interview de Christophe Descohand, directeur Business Transformation et Digitalisation : 
Les ETF ont-ils tué la gestion active ? - Christophe Descohand - ALM Hors-Série

La gestion passive : efficience, coût et simplicité

La gestion passive, largement portée par les ETF (Exchange Traded Funds), consiste à répliquer fidèlement un indice de référence, comme le CAC 40 ou le MSCI World. Elle repose sur la théorie de l’efficience des marchés, selon laquelle les prix des actifs intègrent déjà l’ensemble de l’information disponible, rendant inutile la sélection active de titres.

Les ETF séduisent par leur transparence, leurs frais réduits (souvent inférieurs à 0,3 % par an) et leur accessibilité. Cotés en continu, ils offrent une liquidité importante et permettent de s’exposer à un large éventail de marchés et de thématiques, sans nécessiter d’arbitrages fréquents. Leur automatisation limite également les biais émotionnels dans la prise de décision.
Cependant, cette approche présente aussi des limites. En 2025, les ETF ne couvrent pas encore l’ensemble des marchés mondiaux avec la même profondeur. Certains segments, comme le marché chinois A-shares ou certaines poches de dette émergente, restent peu ou pas accessibles via des ETF. De plus, certaines stratégies spécifiques nécessitent une sélection plus fine que ne peut offrir une simple réplication d’indice.

C’est pourquoi de nombreux investisseurs adoptent aujourd’hui une approche mixte, combinant la simplicité des ETF pour les grandes expositions, et la gestion active pour couvrir des zones ou des thématiques encore peu adressées passivement.


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L’essor des ETF actifs et factoriels : une révolution silencieuse

Contrairement aux ETF traditionnels, qui répliquent passivement un indice, les ETF actifs sont gérés par des professionnels qui prennent des décisions discrétionnaires sur la composition du portefeuille. Tout en conservant les avantages de la gestion indicielle (transparence, liquidité), ces ETF visent une performance supérieure à leur indice de référence. D’après plusieurs analyses sectorielles (dont Franklin Templeton et Club Patrimoine), les ETF à gestion active auraient représenté plus de 8 % des flux au 1er trimestre 2025, contre 2,5 % deux ans plus tôt.
Cette dynamique traduit une mutation profonde : les investisseurs utilisent désormais les ETF comme outils de conviction, capables d’exprimer une stratégie ciblée tout en conservant la flexibilité du produit coté.

Les ETF dits « high conviction », souvent sectoriels ou thématiques, représentent déjà plus de 60% des encours d’ETF actifs. L’avantage ? Une transparence accrue, des coûts moindres qu’en gestion active traditionnelle, et une capacité d’allocation rapide face aux signaux de marché.

En parallèle, les ETF factoriels (dividendes, faible volatilité, égalité de pondération...) regagnent en popularité : +8 milliards d’euros de flux en 2024 selon Club Patrimoine. Ils permettent aux investisseurs d’adopter une approche intermédiaire entre gestion passive et active, tout en maintenant une discipline d’investissement rigoureuse. En effet, ces dernières années, plusieurs promoteurs ont lancé de nouveaux types d’indices comme alternative aux indices traditionnels: les indices factoriels. Ces derniers se distinguent de leurs homologues traditionnels par leur pondération alternative des titres, sur la base de certaines caractéristiques différentes, ou facteurs.

ESG, modèles et plateformes : les nouveaux standards

Les ETF ESG poursuivent leur ascension. En 2025, plus de 9 milliards de dollars ont été investis dans les ETF durables au premier trimestre. Les investisseurs privilégient les fonds à faible écart de suivi (low tracking error), comme les ETF climat CTB ou PAB, qui s’alignent sur les objectifs de transition énergétique.

Par ailleurs, la digitalisation de la gestion transforme l’expérience utilisateur. Les plateformes en ligne proposent désormais des "portefeuilles modèles" construits autour d’ETF thématiques ou diversifiés. Ces solutions clés en main, automatisées, séduisent une nouvelle génération d’épargnants, attirée par la simplicité d’usage et la tarification ultra-compétitive.

Perspectives : vers une gestion hybride

En 2025, l’opposition entre gestion active et passive s’efface progressivement. La plupart des investisseurs adoptent une approche mixte, combinant des ETF mondiaux à bas coût pour la base de leur portefeuille, et des fonds actifs ou ETF thématiques pour exprimer des convictions ciblées.

L’essor des ETF actifs, des stratégies factorielles, et des outils digitaux comme les portefeuilles modèles ouvre la voie à une gestion personnalisée, accessible et performante. 
Le véritable enjeu n’est plus de choisir entre actif ou passif, mais d’utiliser intelligemment les deux selon son profil, son horizon de placement et ses objectifs de performance ou de durabilité.


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