livrets pleins que faire ?

Comme de nombreux Français, vous détenez un livret A, ou tout autre livret réglementé ? Il y a de grandes chances pour qu’un jour, le plafond de votre livret soit atteint (si ce n’est pas déjà le cas !).

Une question se pose alors : où placer cet excédent ? Hors livrets, quelle solution privilégier pour son épargne ? Bien entendu, tout va dépendre de votre objectif et de votre horizon de placement. On fait le point sur les possibilités qui s’offrent à vous.

Le plafond de mon ou mes livret(s) est atteint, que se passe-t-il ?

Que vous déteniez un Livret A ou un Livret de développement durable et solidaire (LDDS), les conséquences sont les mêmes : une fois le plafond (22 950 euros pour le premier, 12 000 euros pour le second) atteint, il n’est plus possible de verser de l’argent.

Néanmoins, les intérêts continuent à être versés, même si le montant de votre encours dépasse le plafond. Pour rappel, les intérêts du Livret A et du LDDS sont défiscalisés : ils ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

Mes livrets sont pleins. Et maintenant, je fais quoi ?

Tout d’abord, félicitations pour avoir réussi à épargner une belle somme d’argent ! Il est désormais temps de vous pencher sur vos (nouveaux) objectifs d’épargne. Plusieurs questions à se poser : quel est mon horizon de placement (court terme, moyen terme ou long terme) ? Pourquoi est-ce que j’épargne ? L’argent que je mets de côté doit-il être immédiatement disponible ? En fonction de vos réponses, vous allez pouvoir définir une nouvelle stratégie.

De manière générale, il est conseillé de garder une épargne de précaution (entre 3 et 6 mois de revenus) sur des supports liquides et garantis. Pour rappel, en finance, la liquidité désigne la rapidité et la facilité avec laquelle un actif peut être acheté ou vendu. Si l’ensemble de votre épargne de précaution est contenu dans vos livrets, vous pouvez investir l’excédent dans des placements non garantis, mais aussi potentiellement plus rémunérateurs. Plusieurs options sont possibles : assurance-vie en unités de compte, PEA, PER, parts de SCPI…

Attention cependant, si vous épargnez pour un gros projet sur le court et moyen terme (par exemple : l’acquisition de votre résidence principale), il est déconseillé de placer son argent sur des supports non garantis. Le risque de pertes est en effet trop élevé. Dans ce cas, il est recommandé de placer son argent sur une assurance-vie en fonds euros, peu rémunératrice mais garantie en capital.

Épargner une fois que le plafond de ses livrets est atteint : les différentes possibilités

Voici un tour d’horizon des possibilités qui s’offrent à vous une fois que votre Livret A ou votre LDDS est plein.

Le Plan d’épargne logement (PEL)

Vous avez ouvert un PEL avant 2016 ? Avec un plafond de 61 200 euros, une absence de fiscalité avant 12 années de détention et un rendement brut de 3%, il peut s’avérer un placement intéressant pour votre excédent d’épargne. En revanche, si vous n’avez pas de PEL, il est déconseillé d’en ouvrir un maintenant : avec un rendement de 2% brut et une fiscalité désavantageuse (les intérêts sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30%), il ne s’impose plus comme une alternative viable aux livrets réglementés.

L’assurance-vie

Communément appelé « couteau suisse de l’épargne », l’assurance-vie possède de nombreux avantages :

  • Absence de plafond ;
  • Possibilité de souscrire plusieurs contrats ;
  • Disponibilité immédiate de l’argent placé ;
  • Fiscalité avantageuse au bout de 8 ans de détention (les célibataires bénéficient d’un abattement de 4600 euros sur les gains, et les couples soumis à imposition commune d’un abattement de 9200 euros).

On peut choisir de placer son argent sur des fonds euros, c’est-à-dire des supports sécurisés qui garantissent le capital placé, ou sur des unités de compte, des actifs financiers non garantis. Dans ce dernier cas, les possibilités sont multiples : on peut investir dans des actions, des ETF, des obligations, des OPCVM, des SCPI…

À condition, évidemment, d’accepter de prendre des risques. Il est donc conseillé de n’investir que l’argent dont on n’a pas besoin à court ou moyen terme. Vous épargnez pour votre future (et lointaine) retraite ? L’assurance-vie en unités de compte est faite pour vous ! Vous épargnez en vue de l’achat de votre résidence principale, ou pour votre prochain voyage au bout du monde ? Privilégiez les placements moins rémunérateurs, mais garantis.

L’investissement sur les supports en unités de compte supporte un risque de perte en capital puisque leur valeur est sujette à fluctuation à la hausse comme à la baisse dépendant notamment de l'évolution des marchés financiers. L'assureur s'engage sur le nombre d'unités de compte et non sur leur valeur qu'il ne garantit pas.

La Bourse (PEA, PER…)

Si vous acceptez de prendre des risques, la Bourse vous tend les bras ! Ce n’est pas un secret : bien que les risques de pertes existent, il s’agit du meilleur investissement pour faire fructifier son épargne sur le long terme. Une étude réalisée par l’AMF a ainsi montré qu’un investissement en actions françaises, effectué en 1988 et gardé jusqu’en 2013 (soit une période de 25 ans), a procuré un rendement réel moyen de 6,6% par an. Gardons en tête que les performances passées ne présagent pas des performances futures

L’investissement en Bourse est donc à privilégier pour tous ceux qui disposent d’un horizon long terme.

Plusieurs enveloppes sont disponibles : le Plan d’épargne en actions (PEA), au plafond de 150 000 euros, le compte-titres, l’assurance-vie, ou encore le Plan d’épargne retraite (PER). Peu liquide, ce dernier doit être consacré uniquement à l’épargne en vue d’un départ en retraite.

Les cours des actions et des obligations sont soumis à d’importantes fluctuations et votre portefeuille pourrait perdre de sa valeur subitement. Il existe également le risque de crédit qui concerne surtout les obligations (l’émetteur se retrouve dans l’incapacité de rembourser ses créanciers).

Les SCPI

Les SCPI représentent un excellent moyen de diversifier son patrimoine, sans s’embarrasser des contraintes de l’immobilier physique. Pour rappel, il s’agit de sociétés civiles de placement immobilier, qui collectent des fonds pour acquérir et gérer un parc immobilier. Les loyers, appelés dividendes, sont ensuite redistribués aux investisseurs, au prorata des parts qu’ils détiennent.

En 2022, le taux de distribution moyen des SCPI était de 4,53%* (les performances passées ne préjugent pas des performances futures). Il est possible d’acquérir des parts de SCPI en direct, ou bien via une assurance-vie.Dans ce dernier cas, le choix sera plus limité, car dépendant de la volonté de l’assureur.

Pour rappel, investir comporte des risques, notamment de perte en capital L’investissement dans les SCPI est conseillé aux épargnants qui disposent d’un horizon de placement de 8 ans minimum. Comme tout investissement immobilier, la SCPI est un placement peu liquide.

Mais aussi...

Les OPCI : Ces Organismes de placement collectif immobilier ont un fonctionnement similaire aux SCPI. Ils sont cependant différents dans la mesure où les OPCI peuvent investir dans des valeurs mobilières, comme les actions. Par ailleurs, ils sont dans l’obligation de conserver 10% de liquidités, afin de pouvoir répondre aux demandes de retraits. A la clé : une meilleure stratégie de diversification. Les OPCI peuvent être acquis via un compte-titres, une assurance-vie ou encore un PER.

*net de frais et brut de fiscalité

Cet article ne constitue pas une offre, ni un conseil en investissement