Visuel article : investir en SCPI quand le prix des parts baisse

Si vous êtes à la recherche d’un placement moins conventionnel que la Bourse, les investissements alternatifs pourraient vous intéresser. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

On vous explique tout dans cet article, à l’aide d’exemples et de recommandations. Suivez le guide !

Investissements alternatifs : une définition


Un investissement alternatif est un actif privé, c’est-à-dire qu’il n'est pas négocié sur un marché boursier comme les actifs traditionnels (actions, obligations…). Il s’agit par exemple :
  • Des fonds spéculatifs, 
  • Du capital-investissement (private equity),
  • De l’immobilier,
  • Des cryptomonnaies,
  • Des matières premières,
  • Des articles de collection tels que les œuvres d’art, les produits de luxe, etc.

Autrement dit, on regroupe dans cette catégorie tous les actifs qui n’entrent pas dans les classes d’actifs traditionnels. Par comparaison avec ces derniers, les investissements alternatifs sont moins liquides, plus volatiles et moins réglementés. Ils se situent en effet hors de tout marché public régulé, ce qui implique un faible niveau d’échange. 

Pourquoi se lancer dans les investissements alternatifs ?

Bien qu’ils soient moins réglementés que les actifs traditionnels, les investissements alternatifs sont un excellent moyen de diversifier son portefeuille. 

En raison de leur faible corrélation avec les marchés traditionnels, ils sont aussi moins impactés par la conjoncture économique. En cela, ils constituent donc un rempart contre l’inflation. 

Les investissements alternatifs possèdent également un potentiel de rendement plus important que les placements classiques : en contrepartie, l’investisseur doit accepter un niveau de risque plus élevé. Ils sont donc à éviter si l’on présente une faible tolérance au risque. 

Enfin, parce qu’ils bénéficient d’un cadre réglementaire bien moins strict que les investissements standards, les investissements alternatifs sont fréquemment sujets aux escroqueries. Il convient donc de bien se renseigner avant tout investissement dans ce type d’actifs. 

Quels investissements alternatifs choisir ?

Il existe suffisamment d’investissements alternatifs pour que l’investisseur puisse trouver son bonheur. Nous vous présentons ici quelques exemples d’investissements alternatifs, sachant que cette liste est non exhaustive :

Les cryptomonnaies

Les cryptomonnaies sont des devises virtuelles qui ne sont pas émises par des banques centrales, mais par des blocs de chaînes informatiques décentralisées (c’est la technologie de la blockchain). La plus connue est le Bitcoin (BTC), mais il en existe près d’un millier. 

Les cryptomonnaies ne sont pas régulées et sont soumises à une très forte volatilité. Cependant, elles peuvent constituer un moyen de diversifier son portefeuille d’actifs, à condition de ne pas y investir plus de 10% de son patrimoine. 

L’investissement en cryptomonnaie se fait sur des plateformes spécialisées, telles que Coinhouse, eToro ou encore Kraken. 

Le private equity (capital investissement)

Il s’agit d’un type d’investissement dans lequel les investisseurs acquièrent des parts d’une entreprise non cotée en Bourse (généralement une PME). Ils financent ainsi sa croissance et investissent dans l’économie réelle, tout en misant sur une potentielle plus-value à la revente des parts.

Le private equity connaît depuis quelques années un grand succès. Il faut dire que, sur les dix dernières années, la rentabilité annualisée du private equity s'est élevée à 14,2 % net de frais, contre 10,4 % pour les actions du CAC 40 et 5,6% pour l'immobilier. Mais attention : si les rendements sont potentiellement élevés, le niveau de risque l’est aussi.

Pour investir en private equity, plusieurs options sont proposées aux investisseurs : 

  • Les Fonds Communs de Placement à Risque (FCPR), qui sont investis en titres d’entreprises non cotées à hauteur de 50% minimum,
  • Les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI), dont la spécialité est de cibler les entreprises non cotées innovantes, à hauteur de 70% minimum,
  • Les Fonds d’investissement de Proximité (FIP), qui investissent dans des parts d’entreprises régionales, qu’elles soient françaises ou européennes. 

Il est possible d’acheter des parts de fonds de capital-investissement avec un PEA et un PEA-PME, un compte-titres, ou encore dans un contrat d’assurance vie.

Les pièces d’or

Si l’or ne génère aucun revenu, il constitue un bon moyen de protéger son argent en cas de crise monétaire. Il peut également permettre de réaliser une plus-value en cas de revente. 

Entre 2000 et 2021, le cours de l’once d’or est ainsi passé de 280 dollars à 1800 dollars, soit une progression de plus de 600%. Mais attention : l’or, comme toutes les matières premières, est soumis à une forte volatilité. Par ailleurs, les performances passées ne préjugent pas des évolutions futures. 

Il n’en reste pas moins que l’or est privilégié par un nombre grandissant d’investisseurs, qui sont à la recherche d’un moyen de diversifier leurs actifs. Si vous souhaitez vous lancer vous aussi, privilégiez les pièces d’or les plus recherchées, comme les pièces de 10 francs Napoléon (environ 190 euros) ou les pièces 20 francs Napoléon (environ 350 euros). Lors de votre achat, vérifiez toujours que les pièces possèdent bien un certificat d’authenticité.

A noter qu’il est également possible d’investir dans l’or de manière dématérialisée via un ETF, un fonds indiciel qui cherche à reproduire le cours de l’or physique. 

L'immobilier 

Grand classique des investissements alternatifs, l’immobilier fait partie de ce qu’on appelle les valeurs refuges. Il faut dire qu’entre le début de l’année 1999 et la fin de l’année 2018, les prix de l'immobilier ont progressé de 153% (chiffres Insee) : soit cinq fois plus que l’inflation ! Certes, le marché connaît aujourd’hui un fort ralentissement. Il n’en reste pas moins que l’immobilier est toujours privilégié par une majorité de Français, qui y voient aussi un moyen de se mettre (littéralement) à l’abri. 

Pour investir dans l’immobilier, plusieurs options sont possibles. Outre l’acquisition de sa résidence principale, il est également possible de réaliser un ou plusieurs investissements locatifs. Toutefois, l’immobilier physique est loin d’être sans contraintes. 

Si l’on souhaite investir autrement dans cet actif, on peut se tourner vers la pierre-papier, aussi appelée SCPI. Plus concrètement, il s’agit pour un investisseur d’acquérir des parts d’une société qui gère un portefeuille de biens immobiliers, que ce soit en France ou à l’étranger. La forme de pierre papier la plus répandue est la SCPI de rendement. Elle consiste à acquérir des parts d’un patrimoine immobilier et d’en percevoir les revenus locatifs, au prorata du nombre de parts détenues.

Pour rappel, comme tout investissement immobilier, la SCPI est un placement peu liquide et de long terme, qu’il faut acquérir dans une optique de diversification de son épargne. Des risques existent, notamment de perte en capital. La durée de placement minimale recommandée est en moyenne de 10 ans.

Les SCPI en démembrement

Peu répandu, ce type d’investissement gagne pourtant à être connu.
Le principe du démembrement consiste à diviser la pleine propriété d’un bien.

Ainsi, démembrer un bien revient à dissocier :

  • La nue-propriété : le droit de disposer de la chose (abusus en latin) : le vendre, le donner…
  • L’usufruit : Le droit d’occuper le bien (Usus) et le droit d’en percevoir les fruits (fructus) c’est-à-dire les revenus (comme les loyers)

Lors d’un achat de parts de SCPI en démembrement, l’usufruit appartient à l’usufruitier qui est en droit de percevoir les loyers des biens.

Le nu-propriétaire, quant à lui, ne perçoit pas les loyers mais il est le seul véritable propriétaire des parts de SCPI.

Le démembrement peut être temporaire, ou viager.

Dans le cadre d’un achat de parts de SCPI en démembrement temporaire, on sépare l’usufruit de la nue-propriété sur une durée généralement comprise entre 5 ans et 10 ans (durée définie à l’avance).

Pendant la durée du démembrement, le nu-propriétaire ne bénéficie d'aucun revenu et ne paie pas de fiscalité, tandis que l'usufruitier jouit des parts de la SCPI et donc perçoit les revenus.

À la fin du démembrement, le nu-propriétaire récupère la pleine propriété et donc la jouissance des loyers. 

Cette technique d’investissement a plusieurs avantages pour le nu-propriétaire : 

  • Acquérir des parts de SCPI à prix décoté (quote-part de la valeur de pleine propriété définie selon la SCPI et la durée du démembrement) entre 15 et 40% en fonction de la durée du démembrement, 
  • Sortir la valeur de la pleine-propriété de l’assiette taxable à l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) pendant le démembrement. En effet, en matière d’IFI, les parts de SCPI démembrées sont déclarées pour leur valeur en pleine propriété dans le patrimoine de l’usufruitier. Ainsi, l’investisseur en nue-propriété n’a pas à intégrer cette valeur dans son assiette IFI.
  • Percevoir d’éventuels revenus complémentaires. Au terme du démembrement vous devenez plein-propriétaire. Vous pourrez alors percevoir les revenus ou céder vos parts.
  • Pouvoir acheter à crédit, sans toutefois que le montant emprunté ni les intérêts ne soient déductibles de l’Impôt sur le Revenu (IR) et l’IFI.
  • Au terme du démembrement, l’usufruit "retourne" automatiquement au nu-propriétaire sans frais, ni droits, ni formalités. Le nu-propriétaire aura donc acquis des parts de SCPI à un prix décoté, et pourra bénéficier d’une éventuelle revalorisation. 

 

En cas de démembrement, les possibilités de retrait ou de cession des parts sont limitées. Il est conseillé aux porteurs de parts démembrées de conserver leurs droits pendant toute la période de démembrement